Nouveauté Bande Dessinée

« Un homme est mort » de Etienne Davodeau et Kris.

un homme est mort

Prix festival d’Angoulème 2007

Prix France info 2007

 

Résumé : Brest 1950. Au lendemain de la guerre, il ne subsiste rien de la ville. Les bombardements et les combats ont tout détruit. Il faut reconstruire et la ville devient un immense chantier. Des milliers d’ouvriers travaillent à cette reconstruction.

Avril 1950 : cela fait un mois que les ouvriers font grève : ils réclament de meilleurs salaires. Les ouvriers sont rejoints dans leur combat par les dockers, les traminots et ceux de l’arsenal. De nombreuses manifestations ont lieu. Le 17 avril, une grande manifestation doit avoir lieu. Elle sera interdite par les forces de l’ordre. Les affrontements entre manifestants et gendarmes seront rudes, jusqu’à ce que les gendarmes ouvrent le feu sur les ouvriers. Quelques-uns seront blessés, un homme sera touché en pleine tête.  René Vautier est un cinéaste engagé, qui vient de faire un film Afrique 50, qui le verra condamner en France. Il est en Irlande lorsque les syndicats lui demandent de revenir à Brest pour filmer cette lutte. Il revient clandestinement en France et filmera ces jours sombres sur Brest avec un film qui a disparu depuis : Un homme est mort.

Source www.scenario.com/bd

Et vous qu’en pensez-vous?  » Je ne sais comment commencer pour vous parler de ce livre, tant que je suis encore sous le coup de l’émotion. Un homme est mort, le livre, est un choc.  Un chef d’oeuvre.  Le livre qui doit être montré à tous et à toutes pour ne pas oublier, ne pas oublier cette lutte menée par des hommes pour avoir droit à de meilleurs conditions, et pour ne pas oublier cet homme,  Edouard Mazé, mort ce jour funeste d’avril 1950 alors qu’il manifestait et qui fut touché par une balle tirée par les gendarmes.  Kris a porté ce livre en lui pendant plusieurs années, comme on l’apprend dans le dossier à la fin. Le scénariste du Déserteur (Delcourt), de Le monde de Lucie (Futuropolis) nous raconte, avec émotion, comment est né ce projet, son envie de raconter cette histoire, la déception de ne pouvoir le faire et l’aboutissement de cette aventure.  Aidé par un Etienne Davodeau au dessin qui nous permet de découvrir un superbe travail. Je connaissais Davodeau de nom jusqu’à aujourd’hui, n’ayant rien lu de lui. Je découvre un dessinateur très talentueux et un auteur à suivre.  Ses planches sont de toute beauté. Quel travail sur les couleurs, le réalisme, et avec quelle sobriété il fait passer l’émotion dans son dessin ! Juste un regard, une posture : 4 cases sans texte page 17, par exemple. J’ai eu aussi la larme à l’oeil par moment. Lorsque P’tit Zef dit le poème de Paul Eluard à sa façon (page 56 et 57). C’est une très grande scène, une très belle scène.  Regardez la, regardez le P’tit Zef déclamer son texte,  n’est ce pas une scène superbe? Mais tout ce livre, ce document, est un chef d’oeuvre. Une oeuvre ayant sa place dans toute bonne bibliothèque, dans les écoles, lycées… Le film de René Vautier ayant disparu cette année-là à force de diffusion sur les chantiers, je crois que ce livre le remplacera. Comme le dit Vautier à la fin :  » je pensais vraiment qu’il ne reverrait jamais le jour… et je n’aurai jamais imaginé que ce serait sous la forme d’un livre de bande dessinée. ». J’ai aussi découvert un personnage (parmi tant d’autres dans ce livre), c’est donc René Vautier, ce cinéaste engagé et qui continue aujourd’hui encore à filmer de par le monde et à dénoncer ce qui le révolte. René Vautier est le réalisateur du film Avoir 20 ans dans les Aurès, par exemple.